S’ils sont considérés comme des synonymes par de nombreux cancérologues – et la plupart des dictionnaires – les puristes voient tout de même une légère différence entre ces deux termes : toutes les explications.
De parfaits synonymes ?
Première chose à savoir : l’Académie française ne fait pas de distinction claire entre cancérogène et cancérigène. Pour elle, ces deux mots peuvent être utilisés indifféremment pour désigner une substance capable de provoquer une tumeur cancéreuse. L’Institut national du cancer ne fait pas non plus de différence entre ces termes… Bref : ces mots si similaires partagent officiellement la même définition. Ce phénomène n’est pas rare dans la langue française : on l’observe aussi pour les expressions « sismique et séismique » ou encore « vulcanologue et volcanologue ».
L’avis des puristes du langage médical
En marge de la version officielle, certains auteurs font une distinction très fine entre ces expressions. Pour eux, le terme cancérogène désignerait ainsi une substance qui favorise l’apparition d’un cancer, tandis que « cancérigène » signifierait « qui favorise le développement d’un cancer déjà présent ». Ils utilisent donc plutôt l’un ou l’autre terme selon qu’ils souhaitent parler d’un agent provoquant, aggravant ou sensibilisant à la naissance d’un cancer : gardez cela à l’esprit quand vous cherchez des informations sur l’apparition et le développement des tumeurs malignes.
La position de l’Académie de médecine
Même si le terme cancérigène est peut-être le premier des deux à avoir vu le jour, l’Académie de médecine préfère parler de « substance cancérogène ». Un choix somme toute logique, étant donné que la discipline médicale spécialisée dans le traitement des cancers et des tumeurs malignes se nomme cancérologie et non « cancérilogie »… Cela étant dit, on parle de plus en plus souvent d’oncologie et d’oncologue en lieu et place de cancérologie et de cancérologue. Cette évolution peut se comprendre facilement : compte tenu de la peur qu’engendre la simple évocation du mot « cancer », parler plutôt d’oncologie est moins stressant pour les patients et leurs proches. Certes, c’est purement psychologique, mais cela aide un peu à mettre de la distance avec la maladie.
Quelques exemples de produits cancérogènes
Tout comme l’Académie de médecine, le CIRC (Centre International de Recherche sur le Cancer), relié à l’OMS, a aussi retenu le mot cancérogène pour classer les substances, agents, aliments et autres produits pouvant provoquer le cancer chez l’être humain. C’est surtout ceux du groupe 1 dont vous devez vous méfier, car leur cancérogénicité a été clairement démontrée par des études. Parmi eux figurent, entre autres :
- l’arsenic pour le cancer du poumon par exemple ;
- l’aluminium (cancer du sein) ;
- le tabac (ex. : cancer du larynx, des bronches et de la bouche) ;
- le papillomavirus pour le cancer du col de l’utérus ;
- la viande transformée (ex. : saucisse, corned-beef), notamment impliquée dans le cancer colorectal.
Soyez aussi vigilant(e) avec les produits du groupe 2A, considérés comme « probablement cancérogènes » : c’est là que la viande rouge (ex. bœuf, porc, mouton) est classée, par exemple. Ceux du groupe 2B, comme le chloroforme, sont peut-être cancérigènes pour l’homme, mais le doute plane encore sur eux, faute de résultats suffisamment probants.